La Canned-Hunting (la « chasse en boîte » en français) est une industrie parfaitement organisée. Elle est principalement localisée en Afrique du Sud où on recense actuellement plus de 200 « fermes à lions » et plus de 8000 félins enfermés, prêts à être abattus. L’objectif est clair : proposer aux chasseurs (souvent étrangers) des lions et des lionnes sur catalogue, au nom d’un « sport » qui consiste en fait à abattre un animal drogué, enfermé dans un enclos minuscule sans la moindre chance de survie. Les tarifs varient en fonction du sexe, de l’âge et de quelques autres critères, mais la vie d’un félin s’achète de 7000$ (la lionne) à 40 000$ (le mâle de 8 ans). Il est à noter que de telles industries existent aussi pour les éléphants, les girafes et les rhinocéros. Près de 1000 lions sont abattus chaque année lors de ces chasses.
Le cycle, d’une perversité absolue, est toujours le même :
- Un groupe de lionnes est formé et ces femelles sont transformées en machines à reproduire. Alors que dans la nature, une lionne met bas tous les 2 ans en moyenne, les lionceaux lui sont ici retirés au bout de quelques jours. Sa production de lait est alors rapidement stoppée et elle devient de nouveau fécondable. Une fois qu’elle sera déclarée inapte à la reproduction, elle sera elle aussi proposée à la chasse avec un tarif promotionnel.
- Les lionceaux sont immédiatement nourris des mains de l’Homme de deux manières :
- Soit par les touristes qui paieront pour cette émouvante activité et pour quelques belles photos.
- Soit par les volontaires étrangers, engagés au prétexte de la sauvegarde de l’espèce et ignorants de la destination finale des lions. Ces volontaires s’acquittent même d’un droit d’entrée (élevé) pour avoir « le privilège » de s’occuper des lionceaux.
- A l’âge d’environ 6 mois, les lions entament leur carrière de « marcheurs ». Les touristes paient en effet pour une promenade avec un lion semi-adulte, sans avoir la moindre idée qu’ils participent directement à sa mort prochaine. Ils acceptent avec une facilité déconcertante qu’ils participent aussi à la sauvegarde de l’espèce, sans jamais se demander en quoi… Ils ne posent aussi jamais la question de l’avenir du félin.
- A un an et demi, le lion a rapporté de l’argent à ses propriétaires chaque jour de sa vie. Mais il est à présent trop gros et potentiellement trop dangereux pour faire une promenade avec des touristes, et c’est ici qu’il convient de se demander ce qu’il advient de lui. Qui peut croire que ce lion, qui aura besoin d’espace et de nourriture pendant encore une quinzaine d’années, avec qui il ne sera plus possible d’interagir de part sa nature, rejoindra à ce moment un centre de retraite pour écologistes philanthropes et s’amusera follement avec ses amis de l’enclos d’en face ?
Non, le lion sera vendu TOUJOURS à une ferme de lions et sera inscrit au catalogue des animaux à abattre. - Les plus jeunes, à la crinière peu fournie, seront entassés, battus et mal-nourris jusqu’à ce qu’il trouvent un chasseur prêt à payer pour les abattre. Peu importe, plus le temps passe et plus leur prix est élevé. C’est une forme d’investissement.
- Le jour venu, le lion sera lâché dans un enclos de quelques kilomètres-carrés. On présentera la chasse comme épique, dangereuse et à l’issue incertaine. La vérité, c’est que le lion sera probablement drogué le matin afin de ne pas opposer trop de résistance et de ne pas avoir à parcourir une trop longue quête. Dans tous les cas, il sera mort le jour même, sans aucune chance de survie.
- En option, la carcasse du lion (ou seule la tête, décapitée sur place) sera transférée chez un taxidermiste local afin d’en faire un trophée à ramener à la maison et à exposer aux yeux du monde entier pour son incroyable courage.
- Si seule la tête est conservée, le reste du corps sera dépecé et les os du lion seront broyés et vendus à prix d’or à l’industrie asiatique, essentiellement chinoise, où on croit encore que la poudre d’os de lion favorise l’érection.
Les chiffres de la canned-hunting :
- 100% des lionceaux caressés ou nourris par des touristes finissent dans une ferme à lions.
- 100% des semi-adultes avec qui les touristes marchent finissent dans une ferme à lions.
- Aucun lion n’est jamais relâché dans la nature. La raison est double :
- L’expansion humaine ayant limité l’espace, les quelques 2000 lions sauvages se partagent des terres de plus en plus limitées. Un nouvel arrivant serait obligatoirement déposé sur un espace appartenant déjà à un clan et serait tué immédiatement par le mâle dominant.
- Les lions issus de l’industrie de la canned-hunting ont été au contact de l’Homme depuis leur naissance. Ils n’ont jamais appris à chasser et seraient incapable de survivre seuls dans la nature.
« Tu fais croire aux gens qu’en les nourrissant et en se promenant avec eux ils contribuent à leur sauvegarde, mais chaque caresse et chaque pas aux côtés d’un lion est une partie du problème. C’est un morceau de la balle qui finira dans sa tête. »
– James Carter
Apprenez-en davantage sur la canned-hunting en visionnant le film Blood Lions, de Nick Chevallier et Bruce Young.
Pour aller plus loin :
- Campaign Against Canned Hunting
- Blood Lions
- Signez la pétition de Four Paws contre la Canned-Hunting
- #RealTrophy